Inflation et salaires : un équilibre toujours fragile
- Julien CATTIER
- 28 nov.
- 2 min de lecture
L’inflation est un phénomène économique qui touche directement le quotidien des salariés. En augmentant le coût de la vie, elle réduit le pouvoir d’achat et rend les revendications salariales plus pressantes. En 2025, la France connaît une inflation modérée, autour de 1 %, mais les salaires n’évoluent pas de manière uniforme selon les catégories professionnelles. Cet article propose une analyse détaillée des tendances actuelles et des implications pour les négociations collectives.

L’inflation en 2025 : un reflux après la flambée post-Covid
Après un pic en 2022-2023, l’inflation s’est nettement ralentie.En moyenne, l’indice des prix à la consommation progresse de 0,9 % sur un an au premier trimestre 2025.Ce ralentissement est lié à la stabilisation des prix de l’énergie et à une modération des coûts alimentaires.Toutefois, même une inflation faible continue d’éroder le pouvoir d’achat des ménages, surtout pour les bas salaires.
Les salaires : une progression contrastée
Selon l’INSEE, les salaires horaires ont augmenté de 2,5 % sur un an au premier trimestre 2025.Les accords de branche et d’entreprise signés pour 2025 prévoient en moyenne des hausses proches de 2 %, supérieures à l’inflation.Les cadres bénéficient d’une rémunération brute médiane de 55 000 € par an, en hausse de 1,8 %.Cependant, les inégalités persistent : l’écart salarial entre hommes et femmes atteint encore 16 % en 2025.
Les mécanismes d’ajustement
Le Smic reste le seul salaire directement indexé sur l’inflation. Il est relevé automatiquement dès que l’indice des prix augmente de plus de 2 %.Pour les autres salariés, les hausses dépendent des NAO (négociations annuelles obligatoires), des accords de branche et des politiques internes des entreprises.Les primes (prime de partage de la valeur, intéressement, participation) jouent un rôle croissant dans la rémunération, mais elles restent variables et inégalement distribuées.
Les enjeux pour les travailleurs
Pouvoir d’achat : même si les salaires progressent plus vite que l’inflation en moyenne, cette dynamique ne compense pas toujours les hausses passées.Inégalités : les écarts entre catégories (cadres vs ouvriers, hommes vs femmes) se creusent.Mobilité professionnelle : changer d’entreprise reste le moyen le plus efficace pour obtenir une revalorisation, 70 % des cadres mobiles ayant été augmentés en 2025.Négociation collective les syndicats doivent continuer à revendiquer des hausses générales et pérennes, plutôt que des primes ponctuelles.
En 2025, la situation salariale en France illustre un paradoxe : les salaires progressent plus vite que l’inflation, mais les inégalités et la précarité demeurent. Les NAO restent un levier essentiel pour garantir une redistribution équitable et durable. Pour les syndicats, l’enjeu est de transformer ces hausses ponctuelles en droits pérennes, afin que chaque salarié puisse réellement préserver son pouvoir d’achat face aux fluctuations économiques.




Commentaires